En cette rentrée littéraire 2018, le nouveau roman de Maylis de Kerangal (Un monde à portée de main) nous plonge dans le monde de l’art et de l’illusion à travers le personnage d’une peintre en trompe-l’œil.
Un monde à portée de main est un auto-portrait sous forme d’éducation sentimentale et professionnelle, écrit dans un style particulier, intégrant la technique et l’informatif au poétique avec les sonorités du parler d’une jeune fille d’aujourd’hui.
Le sixième prix littéraire « Le Monde » a été attribué à l’écrivain Jérôme Ferrari pour son roman A son image et qui succède à L’Art de perdre d’Alice Zeniter. Son roman retrace l’histoire d’une photoreporter corse. Ferrari reçoit le prix six ans après avoir obtenu le Prix Goncourt pour son roman Sermon sur la chute de Rome.
Actes Sud : Par une soirée d’août, Antonia, flânant sur le port de Calvi après un samedi passé à immortaliser les festivités d’un mariage sous l’objectif de son appareil photo, croise un groupe de légionnaires parmi lesquels elle reconnaît Dragan, jadis rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Après des heures d’ardente conversation, la jeune femme, bien qu’épuisée, décide de rejoindre le sud de l’île, où elle réside. Une embardée précipite sa voiture dans un ravin : elle est tuée sur le coup. (…)
De l’échec de l’individu à l’examen douloureux des apories de toute représentation, Jérôme Ferrari explore, avec ce roman bouleversant d’humanité, les liens ambigus qu’entretiennent l’image, la photographie, le réel et la mort.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/son-image
Comment écrire sur la « couleur » sans servir un imaginaire racial? À partir de son expérience littéraire, Kaoutar Harchi nous livre ses interrogations d’écrivaine : comment écrire dans un monde raciste et sexiste sans servir ce monde? Comment conserver la souveraineté de sa sensibilité? Comment se réapproprier un droit à l’imagination?
Il y a quelques années de cela, je publiais un roman titré A l’origine notre père obscur (Actes Sud, 2014) qui narrait l’histoire fictive d’une jeune fille vivant et grandissant dans ce que j’avais nommé « la maison des femmes ». Une maison dans laquelle des mères, des sœurs, des épouses avaient été placées suite à la décision d’un père, d’un frère, d’un époux. Dans cette maison en retrait, à la porte entrouverte, les femmes réfléchissaient ensemble à ce qu’elles percevaient être leurs fautes, ces « pêchers » originels pour lesquels elles avaient été condamnées : cette grossesse interrompue, ce travail qu’elles voulaient à tout prix exercer, ou encore cette insulte lancée au visage d’une belle-mère possessive. Une fois l’auto-rééducation morale achevée, les femmes pouvaient espérer que les hommes les libèrent de cette maison et les rendent ainsi à leur vie d’avant.